Infecticide ne cesse de chahuter la chanson française avec éclat et ferveur psychoactive. Artistes complets, les trois affreux investissent tous les moyens qui passent entre leurs mains sales pour faire de leur bébé une arme nocturne à caractère sadique, et le public se retrouve à genoux devant tant de maîtrise dans l’art du foutage de gueule. C’est que nous avons à faire à un trouple précieux, dans les pittoresques paysages de France, loin des groupes larmoyants qui essaient de ranimer une new-wave noyée dans la salive d'un bouche à bouche non-consenti. Ici on sue davantage qu'à l'atelier zumba proposé par la mairie, et le cerveau aussi en prend pour son grade, grâce aux paroles dont l'humour désinvolte et grinçant nous rappelle amicalement notre condition d'être humain: "un champignon qui pleure, une petite motte de peur..." Après le foudroyant “Chansons Tristes” sorti en 2014, et leur 2ème album “Poil de Cœur”, arrivé début 2016, c'est une véritable incitation à danser sur les cendres fumantes d'un monde renversé qu'ils nous proposent à travers le 3ème album implacable "Finger Bueno". Encore plus froid, encore plus chaud. Les plaisirs dominicaux proposés par michel Drucker n’auront plus jamais la même saveur